Evameia

Apparence

Description physique générale

Evameia est une centauresse élancée, malgré une carrure imposante par rapport à celle de la plupart des créatures civilisées et sa taille impressionnante dépassant de peu les deux mètre vingt. Sa partie équine arbore une robe d'une teinte rappelant celle du bois sombre, tandis que sa crinière et ses cheveux sont plus clairs, d'un brun pâle.

Malgré, ou peut-être à cause de sa taille imposante, un observateur attentif pourrait discerner, ici et là, des mimiques révélant un certain manque de confiance en soi, ainsi qu'une impression persistante de gêner. Sa masse physique n'aidant certainement pas à dissiper ce sentiment.

Corps et visage

Le principal indicateur de cette timidité est son regard azur, qui a une fâcheuse tendance à éviter celui de ses interlocuteurs. Elle se mord souvent la lèvre inférieure, détourne les yeux des autres, et croise les bras devant elle.

À son grand regret, sa robe manque de variation, s'assombrissant simplement de manière abrupte à l'approche de ses extrémités. Sa peau, tanné par des heures passées sous le soleil, porte également les marques d'un dur labeur, particulièrement au niveau de ses avant-bras, où la collecte de diverses plantes et autres ingrédients naturels laisse parfois des traces plus ou moins visibles et durables. Des taches aux nuances de couleurs inhabituelles ajoutent à cet aspect marqué.

Signes distinctifs

Ses signes de nervosité deviennent particulièrement prononcés lorsque quelqu'un s'attarde un peu trop sur son sabot antérieur droit, fendu certainement à la suite d’un malheureux incident, ou sur la large cicatrice et les entailles visibles sur son flanc droit, souvenirs indélébiles d’une rencontre avec une ou plusieurs armes tranchantes mal affûtées, qui auraient très bien pu lui coûter la vie.

Tenue et accessoires

En plus d'un bâton en bois peut-être un peu court et d'un bouclier solide, elle porte ce qui semble être un ensemble de vêtements de mauvaise facture, rapiécés et renforcés comme elle a pu, pour les adapter à son anatomie singulière. Le seul élément qui se distingue, bien que sans grande valeur matérielle, est une broche qu'elle porte au niveau de la poitrine, représentant, gravé dans de la pierre colorée, le symbole d'Erastil.

Dans ses paquetages, elle transporte divers onguents, plantes, et quelques colifichets dédiés à la nature. Avec si peu d'indices, il est difficile de deviner qu'elle est druidesse, probablement parce qu'elle ne se sent pas encore digne de ce titre. Elle ressemble encore davantage à ce qu'elle était, et ce qu'elle est peut-être encore un peu trop dans son esprit : une paysanne, ou au mieux, une herboriste.

Personnalité

Caractère

Prudente, parfois à la limite de la passivité, elle passe souvent trop de temps à observer une situation, tentant de peser le pour et le contre avant d'agir... Si bien que, bien souvent, les choses se résolvent avant même qu'elle ne fasse le moindre mouvement. Ce comportement découle en grande partie d'un manque de confiance en elle et d'une absence d'assurance dans ses capacités. Cela la rend particulièrement humble, un trait peu commun chez les membres de son peuple. Elle a une tendance très, voire trop marquée, à s'effacer, à laisser les autres briller, et n'intervient que si cela est strictement indispensable... et encore.

Déjà peu douée pour l'éloquence et incapable de convaincre efficacement les autres, elle ne fait pas grand-chose pour améliorer cet aspect de sa personnalité. Même si elle peine à exprimer son point de vue ou à défendre ses arguments, elle peut néanmoins faire preuve d'une grande détermination quand il s'agit de s'enraciner dans ses croyances. De manière assez paradoxale, elle ne détourne jamais le regard de ceux qu'elle aime ou en qui elle a confiance, les soutenant jusqu'à son dernier souffle et avec une volonté inflexible.

Motivation

La demoiselle cherche à trouver l'équilibre entre nature et civilisation, entre la tradition et une société toujours en évolution.

Histoire

Origine

Il y a plusieurs générations, les survivants d’un clan centaure embarquèrent sur un navire marchand, escortés par les aventuriers qui les avaient sauvés. Ce clan, mineur dans la région de Boissabot, avait fui les incursions des clans du Nord, mais les détails de leur périple se sont perdus avec le temps.

En reconnaissance pour leur sauvetage, ils abandonnèrent leur mode de vie nomade au profit d’une existence plus stable. Luttant moins pour le pouvoir, ils trouvaient désormais dans les voyages autour de l'île de Kortos ou en mer un exutoire à leur besoin de mouvement. Ils rejoignirent "La Ferme du Petit Monde", une exploitation indépendante gérée par une famille de halfelins près de Diobel, où ils partageaient la volonté de cultiver la terre tout en la respectant, et de vivre dans une communauté soudée. Leurs sauveurs les avaient mis en contact avec ces halfelins, qui vivaient modestement de leurs cultures, échangeant leurs excédents avec des caravanes. Parfois, certains centaures accompagnaient ces caravanes le long de la grande route reliant Diobel à Absalom.

Evameia, depuis son plus jeune âge, aidait à la ferme et menait une vie paisible. Elle suivait volontiers ses aînés : Callassa, excentrique et dévote de Cayden Cailean, influencée par son temps passé près des quais de Diobel, et Toledon, un amoureux de la liberté, passionné par le sport et l’exploration des environs.

Herboriste et rebouteuse, Evameia se dévouait aux autres, mais sa vie bascula à la fin de son adolescence. Lors d'une battue organisée pour retrouver des enfants disparus lors d'une halte caravanière, elle fut victime d'hallucinations. Tout commença par le brame lointain d’un cerf, qu’elle suivit, finissant par s’égarer de la patrouille. Là, elle découvrit un groupe de contrebandiers ivres, jouant cruellement avec des enfants terrifiés, s’apprêtant à égorger un cerf immobilisé. Indignée par leur barbarie, elle tenta de les raisonner. Mais l’un des hommes, agacé, la frappa avec une lame émoussée. Blessée, elle sentit une étrange brise et entendit un murmure. Instinctivement, elle répéta ces paroles, levant un bras vers son agresseur. Un souffle surnaturel fendit l’air et entailla la gorge de l’homme, sans toutefois le tuer. Cela déclencha la fureur du groupe, qui abandonna les enfants pour s’en prendre à elle. Elle tenta de se défendre, mais finit par perdre connaissance sous les coups.

À son réveil, douloureuse, elle aperçut un homme en armure de cuir, vêtu d’une longue cape verte, son visage dissimulé. Sans dire un mot, son regard désapprouvait l’imprudence d’Evameia, tout en reconnaissant son courage. Dans sa main crispée, elle tenait une broche en bois gravée du symbole d’Erastil, qui avait pris un aspect minéral. Ses sauveurs, un groupe de mystérieux protecteurs, s’occupèrent d’elle quelques jours avant de disparaître.

Rapatriée chez elle, Evameia raconta aux adultes ce dont elle se souvenait, sans omettre ses visions troublantes. Bien qu'elle les attribuât à un délire, elle continuait à faire des rêves étranges, où elle entendait des échos du combat et des murmures dans le vent, surtout lorsqu’elle se tournait vers la forêt. Elle se surprenait également à fredonner une chanson qu’elle ne se rappelait pas avoir apprise.

C'est finalement sa sœur qui la poussa à agir. Ensemble, elles se dirigèrent vers la forêt, où Evameia aperçut une paire de druides fidèle d'Erastil, soignant des bûcherons blessés. Ces derniers portaient le symbole d’Erastil. Sans hésiter, elle les rejoignit, cueillant des herbes sur son chemin pour les aider à préparer des onguents. Ils la prirent sous leur aile et lui enseignèrent les secrets de la nature pendant plusieurs années.

Malgré ces années d’apprentissage, Evameia restait hantée par les visions de son mystérieux sauveur, qu’elle n’avait jamais pu remercier. Un jour, déterminée à le retrouver, elle quitta la forêt, échangea ses maigres possessions pour s’équiper, et suivit une caravane jusqu’à Absalom. Elle ignorait alors qu’elle entrait dans le premier véritable chapitre de sa vie.