Apparence
Description physique générale
Un arbuste composé presque exclusivement de bois mort et carbonisé se tient devant vous. Chacun de ses mouvement provoque un craquement sinistre. Il vous est difficile de concevoir comment la vie peut encore habiter ce corps. Pourtant une lumière vive semble se dégager des orbites jaunes de son crâne. Comment un tel mélange végétal et animal a t'il pu prendre vie ? Quel rituel néfaste peut bien être à l'origine de ce fléau ?
Et pourtant vous n'arrivez pas à le prendre au sérieux, cette créature cauchemardesque possède dans ses proportions un je-ne-sais-quoi de comique. Sa tête immense surmontée de bois de cerfs semble disproportionné en comparaison de son corps minuscule. Son armure bien qu'il semble la porter aisément ne semble pas adapté à son gabarit. Son absence de respiration et les mouvements saccadés de son corps vous déranges toutefois suffisamment pour que vous n'osiez pas rigoler ouvertement de lui.
Peut-être est-ce justement ces proportions atypiques, toute droit sortie des enfers qui vous font vous questionner. Ou ce crâne de cerf qui semble fêlé par endroit ? A moins que cela ne soit cette sensation de mal-être qui se dégage de la créature ?
Corps et visage
Son corps est dissimulé par une longue cape noire et une armure lourde. En étudiant de plus près l'amure, vous vous rendez compte qu'elle est composée de métal et d'os. Si l'ensemble est harmonieux il n'en reste pas moins dérangeant.
Signes distinctifs
Pour avoir un signe distinctif... Il faudrait avoir un semblant de normalité.
Tenue et accessoires
Caius n'a pour le moment d'autres accessoires que ses boucliers, un en métal et un immense en bois.
En examinant attentivement ses mains vous pourrez voir un parchemin d'écorce comme enroulé autour d'elles, une rune y est gravée.
Histoire
Origine
Caius fût créé par une nuit sans lune dans un rituel qui aurait pu se confondre avec un rituel démoniaque. Ses premiers souvenirs sont ceux des longues ombres de druide qui psalmodiaient des incantations dans une langue qu'il ne comprenait pas. La lueur des bougies vacillantes permettaient à peine d'éclairer la scène, toutefois il se souvient de Son visage, Lui, le Tortionnaire. Ce Druide qui s'amusait à déchirer son âme et à la contraindre dans ce plan de citrouille.
Son esprit avait dérivé de longues années avant d'être contraint d'habiter cette enveloppe. Il s'était mélangé à de nombreux esprits, lors de ce néant. Il avait fusionné avec un gladiateur, avait dompté un dragon, s'était réuni avec l'âme d'une petite fille qui était déjà vieille, s'était accouplé avec un gnome ingénieux avant de découvrir notre mère à tous.
Nous avions dérivé, dans le vide le plus parfait pendant plusieurs éternités avant que le Monstre nous contraigne. Avant qu'il nous emprisonne dans sa parodie de rituel. L'objectif de ce Tortionnaire était simple, créer un Leshy fou, une machine de destruction sans limite ni conscience afin de se défendre des incursions de villageois qui avaient décidés de raser la forêt millénaire. Avec les autres membres de son cercle il avait décidé d'enfermer le plus d'esprit de Leshy dans un même corps (sans doute le pourquoi de la citrouille ? Mais qui sait ce qu'il peut se passer dans la tête d'un tel psychopathe).
Il aurait sans doute réussi sans notre grande ténacité et l'esprit rebelle du dragon qui n'avait pas prévu de se laisser dompter par une créature aussi pathétique. Toutefois, bien que le rituel était puissant, bien trop puissant. Seul une part de l'amalgame d'âme à réussie à se détacher de la citrouille principale, trouvant refuge dans un second cucurbitacée. C'est cette étincelle de révolte qui donnera vie et corps à Caius Ficus, faisant éclater une part de son crâne végétal, fracturant le sommet de son crâne à tout jamais. Les autres âmes condamnées à occuper la citrouille principale donneront vie à Jack, le devin, l'effroi incarné, l'épouvanteur, l'oracle.
Les escarmouches avec les villageois s'amplifieront, Caius sera régulièrement forcé de combattre aux côtés de ses frères afin de protéger son Maitre. Il refuse plusieurs fois, ce qui lui vaudra de passer plusieurs nuits attaché au dessus d'un brasier afin de "l'endurcir un peu". Cela donnera par la suite cet aspect carbonisé à Caius. Le Tyran enverra systématiquement Caius en première ligne, en lui aboyant des ordres et des insultes :
"Protège ton frère espèce d'erreur !" / "C'est de ta faute si le rituel a raté !" / "Tout juste bon à servir de chair à canon" / "Tu mourras pour protéger ton frère !" / "Même les oiseaux veulent pas te chier dessus, MONSTRE !"
Caius apprendra alors à se battre et à encaisser les coups pour sauver ses anciens compagnons d'âmes. Ces derniers loin d'être aussi performants au corps à corps apprendront à guérir les blessures de Caius, à la suite mais aussi durant les affrontements avec les villageois. Armé d'un simple gourdin de bois, il prendra rapidement la masse du forgeron tombé sous les coups de pics de Jack. Le visage de cet homme embroché, empalé comme un pantin de chair, hantera pendant de nombreuse nuits Jack et Caius.
Lorsque Jack refusera de tuer de nouveau, laissant une petite fille passer la lisière de la forêt pour y récolter du bois et y prélever de la nourriture, le Tortionnaire le fera souffrir. La punition la plus cruelle, la plus définitive et sans que le moindre remords soit jamais énoncé. En comprenant à la suite d'une discussion calme et posée, presque trop sympathique, quasiment irréelle, que c'était le visage du forgeron qui hantait Jack et Caius et qui les empêchait de massacrer des innocents. Il se saisira de sa serpe et leur sculptera la tête à vif, afin que celle-ci prenne les traits de leur victime.
"Vous ne vouliez pas le revoir dans vos rêves ? Vous le verrez pour le reste de votre misérable existence ! Votre amour fraternel est plus grand que l'amour que vous me portez ? Désormais, vous mépriserez jusqu'à votre simple présence"
Caius l'exécuteur, l'échafaud vivant, froid dans sa rage destructrice ne cessera, à chaque pas, à chaque coup de marteau, à chaque souffle de vie qui s'échappait de ses victimes, que la rédemption ne serait possible que dans les tripes du Despote. Chaque vie qu'il prenait, n'était qu'un pas en plus vers sa sanglante destination, une marche de plus sur l'escalier de sa vengeance. Il faisait souffrir les animaux afin de faire taire sa propre souffrance, il faisait souffrir les autres afin que plus jamais ils ne puissent faire souffrir Jack.
Jack se détachera également de la mort, la brûlure de l'humiliation infligée, son image réduite à celle d'une victime. Il n'était plus humain, il devait l'accepter, aux yeux de son Oppresseur il était une possession, un objet, un vulgaire consommable. Néanmoins, il le savait il pouvait être bien plus que cela, il ne lui fallait qu'une opportunité de briller.
Il fallu plusieurs mois, plusieurs éternités, avant que leur plan soit au point, de trop nombreuses générations de villageois s'étant éteint dans ces bois ils étaient devenus maudits aux yeux de tous. Le Créateur se complaisait dans les bois jonchés de cadavre d'un autre temps, dansant entre les racines tombeaux, les bosquets autrefois noble réduits à l'état de charniers à ciel ouvert. Le sang abreuvant les nouvelles poussent, la vie reprenant ses droits sur la mort et la forêt étant sauvé de la folie constructrice des Hommes, il relâcha sa garde. Laissant parfois Jack et Caius plusieurs jours sans leur adresser la moindre attention.
Jack se mit à porter à un chapeau, trouvé sur un cadavre. Il le porta pendant de nombreux mois, sans que le Druide n'y prête une grande attention, c'était d'ailleurs assez pratique pour différencier les deux Leshy. Il se mit à les appeler "Le gentilhomme élégant et le déchet fracturé" ou encore "Le trop-humain et le crâne-vide". Mais cela faisait parti de leur plan, Il était désormais habitué à ces accoutrements. Un matin ils échangèrent leurs vêtements et Jack parti comme le vent prévenir les villageois pendant que Caius réalisait les tâches de Jack, se faisant passer pour lui. Le déguisement était parfait, le chapeau dissimulant la fracture béante du crâne de Caius, leur visage ayant été sculpté par la même cruauté malveillante.
Jack se faisant passer pour un Leshy échappé aux yeux des villageois qui ne l'avaient jamais vu mis en garde les villageois sur les danger de la forêt et sur le sort de leurs ancêtres. Leur faisant croire qu'il pouvait entendre leurs âmes sangloter dans les méandres des tènébres à la nuit tombé, hurlant sans fin, réclamant une vengeance et une absolution en vain. Ces esprits retenus, ne pourraient trouver le repos sans une sépulture digne, leur cadavre alimentant désormais d'une vie grouillante les sombres desseins de leurs Meurtrier. Jack décrivit une image poignante des actes qu'il avait subi entre les mains de son Tortionnaire, mélangeant à s'en oublier lui même l'histoire qu'il racontait avec son vécu.
Ce mensonge sur toile de vérité, ou la détresse poignante qui pouvait se lire sur son visage qui semblait si familier mais pourtant étranger à la plupart des villageois, leva un nouveau vent, celui du châtiment. Le peuple des Animaux bipèdes outrés par ces nouvelles et la profanation évidente qui était réservé à leurs aïeuls décida d'un commun accord de se réunir et ensemble d'appliquer une juste rétribution aux Monstres de la forêt.
Caius réussi à faire croire toute la journée au Maitre qu'il était Jack, même lorsque ce dernier se mit à enquêter à propos de la soudaine disparition de Caius. En effet, Caius était toujours torturé par le remords de ne pas avoir pu sauver d'autres parcelles de l'amalgame d'âme qu'était désormais devenu Jack. Cette fois-ci, sa révolte ne serait pas vaine, même si elle devait lui être fatale, tel était le chemin de sa rédemption, tel serait sa pénitence. Il attendit le retour de Jack avant d'échanger de nouveau d'habits avec celui-ci, puis avec un air satisfait et arrogant il se dirigea vers le cercle des Origines. Ce lieu maudit dans lequel ils avaient été créé et qui résonnait encore des ombres et des chants occultes de cette fameuse nuit.
Le Persécuteur était là, en train de réaliser une nouvelle expérience. Lorsqu'il demanda à Caius pourquoi ce dernier n'avait pas exécuté ses tâches de la journée, une simple phrase, presque enfantine sortit de la citrouille fracassée :
"J'avais pas envie aujourd'hui, du coup je suis allé découvrir les Animaux que je ne connaissais pas encore."
Le druide, d'abord perplexe devant cet affront évident à son autorité fût déboussolé par une telle témérité. Mais le Despote ne reconnaissait qu'une autorité, la sienne, et qu'un unique besoin, que ses Esclaves reconnaissent sa domination absolue. Cette nuit fût longue de souffrance pour Caius, encore plus longues pour le pauvre Jack qui fût forcé de regarder le supplice. Dans un étau de Fer, de Feu et de Foudre, le Bourreau fit exploser chaque partielle du crâne de Caius, laissant son âme à nue faces aux éléments et aux supplices.
Toutefois, bien qu'atroce, cette souffrance était nécessaire. Le Tourmenteur, tirait sa force de son instinct sadique, mais cela était également sa plus grande faiblesse. Extatique du plaisir qu'il tirait à faire souffrir ses victimes il ne vit le danger arriver que bien trop tard. Ses sens concentrés sur Caius et Jack afin de savourer chaque parcelle de désolation et d'affliction qu'il leur infligeait il ne fit pas attention à cette lueur rouge qui s'éveillait au loin.
Cette braise de révolte était devenue un brasier lorsqu'il en pris conscience. Toute la clairière fût rapidement plongé dans un enfer rugissant de flammes, fumés et éclats incandescents. Les villageois étaient venus brûler leurs morts, le feu n'avait pas été maitrisé, nous ne saurons jamais s'ils ont au moins pris la peine d'essayer. En libérant les âmes en détresses, ils avaient sans le savoir offert une opportunité à Jack et à Caius d'ôter leurs chaînes mentales. Jack sut saisir cette opportunité pour s'occuper des dernières attaches physique, profitant de la confusion et du vacarme provenant du mugissement infernal, pour lui ôter l'étau sans que le Druide ne s'en rende compte.
L'immonde Créateur, le responsable de toute ces souffrances venait de faire sa première et dernière erreur. Il essaya de fuir ses responsabilités bien sûr, prenant la forme d'un Cerf, majestueux et puissant afin de s'élancer dans le dernier couloir de végétation encore intact. Il ne finit jamais son second pas, Jack et Caius se tenait devant lui, les armes à la main. La boucherie qui s'ensuivit ne sera pas décrite ici, afin de protéger nos lecteurs les plus sensibles. Lorsque le brasier de la révolte, les flammes de la rédemption, le feu purificateur de la liberté finit par s'éteindre, il ne restait plus de la forêt que cendre, charbon et deux silhouettes au milieu de la désolation. La première, une citrouille qui parodiait un visage humain dérangeant de précision, une vision d'une vie qui n'aurait pas dû être. La seconde, un crâne de cerf froid et majestueux, image incarné de la mort qui ne pouvait qu'advenir.