Cassian Orlov est un homme d’un peu plus d’un mètre quatre-vingt, à la silhouette élancée et athlétique. Son corps est taillé pour l’agilité plutôt que pour la puissance, chaque mouvement étant empreint de grâce et de souplesse. Sa présence attire naturellement les regards, non par sa stature imposante, mais par la confiance insolente et le panache qui transparaissent dans sa manière de se tenir et de marcher.
Ses traits sont réguliers, sculptés par une noblesse qu’il refuse d’abandonner. Un visage ovale encadré de longs cheveux châtain-brun ondulés, souvent attachés en arrière mais toujours ponctués de mèches rebelles. Ses yeux gris clair, perçants, semblent rire autant qu’ils défient. Une barbe courte, finement taillée, souligne un sourire qui oscille sans cesse entre séduction et provocation. Son corps, finement musclé, dégage une élégance martiale : celle d’un homme habitué au duel et au spectacle des foules.
Cassian est reconnaissable entre mille par son charisme théâtral et son goût de la mise en scène. Il ajuste souvent son chapeau d’un geste étudié avant un duel ou ponctue ses victoires d’une révérence moqueuse. Sur sa cape et ses vêtements, il arbore discrètement le blason des Orlov — un faucon argenté aux ailes déployées sur fond bleu — symbole d’un héritage qu’il refuse de voir disparaître. Sa plume fixée à son chapeau, capte la lumière et rappelle autant son panache que son lien secret à Shélyn.
Toujours vêtu avec élégance, Cassian porte un long manteau bleu roi bordé d’or, dont les reflets trahissent la qualité de sa confection. En dessous, une chemise blanche de soie au col jabot apporte une touche de raffinement presque théâtral. Sa taille est ceinte d’une large ceinture de cuir brun, où se noue une écharpe de soie bleue, symbole de son panache. Ses pantalons sombres, ajustés, sont glissés dans de hautes bottes de cuir noir, entretenues malgré les voyages. Sur sa tête, un chapeau luxueux de feutre sombre, orné d’une plume chatoyante aux reflets changeants. Chaque pièce de sa tenue est choisie non seulement pour l’élégance, mais pour impressionner et rappeler à tous que Cassian est un homme de style et d’honneur.
Charismatique et théâtral : Cassian vit pour être vu. Qu’il parle, qu’il combatte ou qu’il boive, tout est geste large, sourire éclatant, regard assuré. Il aime séduire, convaincre et captiver un auditoire.
Fier et orgueilleux : il ne supporte pas l’humiliation, et un affront mineur peut devenir une question d’honneur.
Loyal par choix : il ne fait confiance qu’avec prudence, mais ceux qui gagnent son estime trouvent en lui un allié indéfectible.
Idéaliste secret : derrière la façade de panache, Cassian est attaché à certaines valeurs (honneur, liberté, art de vivre). Il préfère mourir avec style que vivre en esclave
Présence magnétique : Cassian sait mettre les foules de son côté, que ce soit en duel ou en discours.
Courage flamboyant : il ne recule pas devant le danger, parfois même par bravade.
Panache contagieux : sa confiance inspire ceux qui l’entourent.
Goût de la beauté : art, musique, poésie et élégance comptent autant pour lui que la victoire.
Imprudent : il prend parfois des risques inconsidérés, convaincu que son talent ou sa chance suffiront.
Susceptible : une moquerie mal placée peut déclencher chez lui un duel.
Vaniteux : il se met en avant, ce qui le rend parfois aveugle aux subtilités des intrigues.
Restaurer le nom Orlov : qu’il devienne à nouveau synonyme de gloire et non de disgrâce.
Vivre avec panache : chaque instant doit être mémorable, chaque geste doit avoir de l’éclat.
Honneur personnel : s’il trahit un serment ou fuit un duel, il se méprise lui-même.
Beauté et liberté : Cassian est un fils de Shélyn sans le dire, guidé par l’esthétique et la liberté de choisir son destin.
Lord Arven Orlov (père) : homme sévère, obsédé par l’honneur et l’ascension de sa lignée. Il aime Cassian mais le juge responsable de la chute des Orlov. S’ils se recroisent, ce sera entre reproches glacés et affection bridée.
Lady Mirena Orlov (mère) : plus tendre, mais brisée par la disgrâce. Elle croit encore en son fils, mais n’ose pas le soutenir publiquement.
Duellistes jaloux : nombreux sont ceux qui veulent « faire tomber » Cassian en duel, attirés par son panache.
Rumeurs d’assassins : certains ennemis préfèrent envoyer des lames dans l’ombre plutôt que de l’affronter en face.
Cassian Orlov naquit au cœur d’Oppara, capitale fastueuse et décadente du Taldor, dans une maison noble mineure. Les Orlov, bien que modestes parmi les grandes familles, portaient haut la réputation de leur art : le duel d’honneur. Son père, Lord Arven Orlov, voyait dans ses enfants la chance de restaurer l’influence perdue de leur lignée. Sa mère, Lady Mirena, nourrissait en Cassian un goût pour l’élégance, l’art et la beauté, ce qui fit de lui un esprit à la fois vif et théâtral.
Dès son adolescence, Cassian devint la coqueluche des salons. On l’admirait pour son esprit incisif, son audace à la limite de l’impertinence, mais surtout pour son habileté à l’épée. Chaque duel qu’il remportait lui valait autant d’amis que de rivaux. On le voyait déjà fiancé à Claudia Veyrian, jeune noble respectée, et promis à un avenir radieux.
Mais une vie de panache peut basculer en une seule soirée. Lors d’un banquet prestigieux, Cassian croisa Lucius Vorenius, héritier d’une maison puissante et arrogante. Les Vorenius, proches des hautes sphères politiques, méprisaient les Orlov, qu’ils jugeaient vaniteux et déclassés. L’insulte fut rapide, la provocation inévitable, et le duel interdit.
Cassian, fougueux et sûr de lui, accepta. Devant témoins, il triompha… mais son estocade fut mortelle. Lucius s’effondra, et avec lui l’avenir des Orlov.
Le scandale éclata. Dans une capitale où l’influence vaut plus que la vérité, les Vorenius firent peser leur poids politique : Cassian fut accusé de meurtre prémédité. Le nom Orlov fut souillé, les terres confisquées, les fiançailles brisées. Claudia, contrainte par sa famille, rompit leur union. Pire encore, Lord Arven renia son fils, le déclarant seul responsable de leur chute.
Cassian, autrefois prince de salon, devint un banni, un paria, chassé d’Oppara sous le regard des mêmes nobles qui l’applaudissaient hier encore.
Loin de se laisser abattre, Cassian transforma sa disgrâce en panache. S’il ne pouvait plus être noble, il serait légende. Drapé dans ce qui lui restait de sa garde-robe aristocratique, il parcourut Avistan. En Andoran, il gagna sa vie comme garde du corps, protégeant un marchand de vins, jusqu’au jour où une querelle avec un capitaine local le força à fuir après un duel sanglant. En Cheliax, il osa défier publiquement un officier de l’armée infernale pour un affront fait à une danseuse ; il gagna le duel mais dut s’enfuir avant que la justice infernale ne s’abatte sur lui. Sur les ports de la Mer Intérieure, il embarqua même comme corsaire de fortune, naviguant quelques mois avant de se brouiller avec son capitaine, qu’il humilia en duel devant son équipage. Partout, Cassian laissait une trace : des adversaires ridiculisés, des spectateurs conquis, des femmes séduites, mais aussi des dettes, des rancunes et des ennemis.
Peu à peu, les bardes commencèrent à chanter ses exploits. On racontait que Cassian défiait les puissants par orgueil ou par bravoure, que son sourire valait une lame, que sa plume de chapeau captait toujours la lumière avant la victoire. Mais la rumeur est une épée à double tranchant : ses ennemis colportaient aussi l’image d’un fanfaron, d’un criminel arrogant et sans honneur. Cassian jouait de ces contradictions. Il ne cherchait plus l’approbation de la noblesse, mais l’admiration de ceux qui aiment les histoires. Dans une taverne obscure d’Absalom, il déclara un jour :
« Que l’on m’admire ou que l’on me haïsse, peu importe. Tant que l’on se souvient de mon nom. »
De sa famille, il ne conserva qu’un souvenir tangible : le blason des Orlov, un faucon argenté aux ailes déployées sur champ bleu. Brodé sur sa cape, il lui servait de rappel constant : il pouvait tout perdre, mais jamais son héritage.
Chaque fois qu’il affrontait un rival, chaque fois qu’il séduisait une salle, Cassian le faisait autant pour lui-même que pour laver l’humiliation des siens.
Pourtant, dans ses moments de solitude, il pensait encore à Claudia, à son père qui ne lui avait offert que reproches, et à ce qu’il avait détruit de ses propres mains par orgueil. Cette douleur, il la cachait derrière son sourire insolent et sa flamboyance.
Sa route l’amena à Absalom, la Cité au Centre du Monde, où se réunissaient voyageurs, mercenaires et héros. Là, Cassian entendit parler de la guilde Ravel, organisation indépendante où le talent et la bravoure importaient plus que le sang ou les titres. Pour lui, ce fut une révélation : Ravel pouvait être ce que Taldor lui avait refusé , une scène où il pourrait se réinventer, bâtir une gloire nouvelle, et peut-être, un jour, prouver que les Orlov n’étaient pas morts.
Et c’est avec ce sourire provocateur, son manteau bleu roi et sa plume chatoyante que Cassian franchit pour la première fois les portes de Ravel, décidé à écrire le prochain chapitre de sa légende.