Homme assez chétif aux traits fortement marqués, les rides de sont visages vont de paire avec les lignes qu'il a pu écrire dans sa vie
Discourtois et craintif
En quête d'argent et de bonheur (surtout d'argent)
Dans les ruelles sombres de Pangolais, la capitale de l'énigmatique Nidal, où l'ombre règne en maîtresse et où le soleil ne perce jamais pleinement les nuages, grandissait un jeune homme du nom de Cederic. Fils unique d'une famille de libraires, son enfance se forgea dans les écrits de quelques écrivains et savants aux noms trop ennuyeux et aux histoires lassantes. Ce n'est que lorsque le père de Cederic se tourna vers la presse pour arrondir les fins de mois que la monotonie de la vie du jeune garçon commença à disparaitre. Chaque matin, sur les marchés environnants, la mère de Cederic partait à la chasse aux potins et autres informations croustillantes que son mari pourrait coucher sur le papier. Les avis imprimés, c'est à Cederic que revenait la tâche de se promener en ville pour vendre, à qui souhaitait lâcher quelques piécettes, une feuille noircie aux nouvelles rarement réjouissantes.
Ce qui y était écrit, Cederic le lisait toujours avant tout le monde. Au début, il éprouvait une certaine jouissance à avoir se savoir quelques minutes avant de s'époumoner et de le partager. Il se sentait, l'espace d'un instant, le gardien des secrets de cette ville, son monde. Mais les années passant, les annonces portant sur les volontés de la Cour d'Ombre et autres actualités laissèrent place au sensationnel et au morbide, bien plus vendeur. Un homme transformé en purée par intervention divine, un bourgeois changé en statue de pierre suite à un contrat diabolique ou encore la mort inexplicable de 3 enfants dans les bas quartiers, Cederic les voyait tous passer et avant tout le monde. Petit à petit, le garçon se mit à craindre les lendemains, craignant les sombres nouvelles qu'il allait devoir promouvoir. Cette crainte de chaque jour devint la tortionnaire de chaque nuit. Hanté par ses cauchemars, le jeune homme alors âgé d'une quinzaine d'années se vit privée de toute gaieté pourtant propre aux enfants de son âge.
Morose de jour en jour, le temps s’étirant comme les ombres au crépuscule, chaque seconde devenant un poids lourd à porter, chaque sourire dans la rue un masque fragile difficile à porter, laissant parfois entrevoir la mélancolie qui s'y cachait.
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