Krysotto est un halfling élancé mais trapu, au regard vif et perçant. Sa peau pâle a des reflets presque métalliques sous la lumière, vestiges de son sang ferrousoul. Il porte ses cheveux bruns gominés en arrière, impeccablement coiffés à la manière des gangsters de la vieille Absalom. Son visage est souvent marqué d’un léger rictus — mi-curieux, mi-sarcastique — et ses yeux noirs semblent toujours analyser, peser, chercher des indices invisibles aux autres.
Il porte une armure de cuir souple, renforcée de plaques discrètes, ainsi qu’un chapeau à large bord usé par le soleil. Une loupe, une petite boussole dorée, et une dague fine pendent à sa ceinture, témoignage de ses deux passions : la vérité… et ce qu’elle peut rapporter.
Krysotto a grandi à Absalom, quelque part entre les étals de tourtes tièdes, les librairies poussiéreuses, et les rues où les secrets s’empilent plus vite que les détritus. Son père, un forgeron bourru, disait souvent : « J’ai forgé des clous plus grands que toi. » Sa mère, bibliothécaire obsessionnelle, répondait : « Et moi, j’ai classé des livres plus lourds que ta cervelle. » Il a survécu entre les deux.
Très tôt, il a montré un talent certain pour mettre la main sur ce qu’on ne cherchait pas : pièces cachées, artefacts anciens, recettes de pain perdu oubliées depuis l’Âge des Légendes. Il a appelé ça de la méthode. Les autres ont appelé ça du flair. Surtout quand il a retrouvé le médaillon perdu de leur voisin… sous un coussin… qu’il n’était pas censé fouiller.
C’est en fouillant dans les archives interdites du quartier de la Clef que l’Ésotéric Order of the Palatine Eye l’a remarqué. Peut-être parce qu’il lisait à l’envers un grimoire scellé à la cire noire. Peut-être parce qu’il grignotait dessus. Toujours est-il qu’un soir, dans une arrière-salle d’auberge, il a reçu leur offre : des connaissances oubliées, des mystères à élucider… et un buffet raisonnablement fourni. Il a accepté sans hésiter.
Sous leur tutelle, Krysotto a appris à penser en cercles, à voir les indices là où les autres ne voient que des murs. Il a étudié les rites occultes, les pièges runiques, les couloirs qui mènent à l’inconcevable. Il a aussi perfectionné sa recette de galette au miel – un succès inattendu lors d’une fouille à Osirion.
Mais l’Ordre paie surtout en énigmes et en symboles alchimiques. Pour financer ses fouilles plus matérielles (et son appétit), Krysotto a rejoint la guilde de mercenaires de Ravel. Là, on le paye pour ce qu’il sait faire : trouver, déterrer, analyser, fouiller, et poser beaucoup trop de questions. Sa loupe, son arc, et son carnet ne le quittent jamais. Sauf quand il les oublie dans une crypte. Ce qui arrive. Rarement. Promis.
Aujourd’hui, Krysotto explore les ruines les plus dangereuses, enquête sur les reliques les plus maudites, et prend des notes sur les moindres miettes suspectes. Il sait que les plus grands secrets sont enfouis sous la pierre… ou sous une vieille croûte de tarte.
Et si vous le croisez en train d’interroger un squelette à propos de la disposition des murs… apportez-lui une brioche. Il parlera deux fois plus vite.