Une elfe à la peau foncée, majoritairement. Elle arbore par endroits des tâches écailleuses aux couleurs vives, qui contrastent avec la teinte foncée de sa peau. Ses cheveux longs, ondulés, et attachés de manière à dégager son visage sont noirs, avec des reflets violacés. L'un de ses yeux est bleu, l'autre et pourpre.
Elle porte de nombreux petits bijoux et colifichets de perles de bois peintes, quelques lanières de cuir et des vêtements colorés, simples, pratiques, mais clairement enchantés. Une étoile tatouée sur la main droite est dissimulée sous ses écailles. Sous ses vêtements, dans son dos, un tatouage représentant des ailes membraneuses de couleur verte.
Une besace (sûrement magique) à sa ceinture, des bésicles (sûrement magiques) posées sur son nez, un bâton (sûrement magique) dans le dos et un gros livre à la couverture de bois (très clairement magique) complètent son équipement.
Elle est souvent accompagnée par un petit singe aux yeux bleus clair, qui aime à se dissimuler sous sa tignasse ou se transforme en tatouage pour ne pas se faire voir.
Orix'Cina Naaryu'Mel est une elfe de la tribu des Kallijae.
Elle naquit à Haven, la ville aussi appelée le Dernier Bastion, parmi les siens. Elle eut une enfance heureuse, démontrant très tôt une certaine affinité avec les Arcanes. Elle étudia pendant une cinquantaine d'années la magie, avant de devenir elle-même professeur.
Passionnée par la magie sous toutes ses formes, elle consacrait son temps à l’étude des arcanes et à la transmission de son savoir. Enseignante respectée, elle formait les jeunes de sa communauté aux subtilités magiques, prônant une approche disciplinée et réfléchie de cet art. La magie était pour elle un moyen d'améliorer le quotidien, de vivre une vie paisible.
Mais également une arme. Depuis sa plus jeune maîtrise, on la forma à combattre les entités démoniaques restants à Usaro, la capitale habitée par les troupes de l'ancien Roi Gorille-Démon, jusqu'à la défaite de Ruthazek. Le reste de sa vie fut tiraillée entre les leçons de magie aux plus jeunes, et les combats contre les forces du nouveau souverain d'Usaro, Shosenbe.
Cette vie fut brutalement interrompue lors d'une bataille contre les gorilles démoniaques du Roi au dos d'Argent. Malgré la défaite du souverain démoniaque, il restait encore des poches de ses suivants dans les jungles, disséminés dans les recoins les plus sombres du Mwangi et loyaux à Usaro. C'était lors d'un affrontement avec un groupuscule restant qu'"Ori" vit sa vie basculer.
Au cœur du tumulte, elle aperçut un petit animal, encore pur, perdu parmi les forces du chaos. Sans hésiter, elle se jeta dans la mêlée, défiant les distorsions de la réalité et l'aura corruptrice qui émanait de ses adversaires. Elle savait que cette décision risquait de l'exposer à la corruption du chaos, mais elle n'hésita pas une seule seconde. Un flash de lumière colorée lui déchira la rétine, et elle perdit conscience alors que sa main se refermait sur la petite forme poilue tremblotante.
Lorsqu’Orix'Cina reprit conscience après la bataille, elle sentit immédiatement que quelque chose n’allait pas. Son corps semblait… différent. Son sang brûlait d’une chaleur étrange, et une énergie inconnue pulsait en elle, indomptable, vibrante. Ses mains tremblaient lorsqu’elle traça les premières runes de magie qu’elle connaissait pourtant par cœur. Elles se déformaient, instables, presque vivantes sous ses doigts. Au début, ce n’étaient que des sensations fugaces : une chaleur diffuse dans ses veines, des courants d’énergie indéfinissables sous sa peau. Ses sorts habituels semblaient… différents. Non pas plus faibles, mais teintés d’une nuance nouvelle, imprévisible.
Les premiers jours, elle tenta de refouler ces sensations, de les ignorer. Mais les signes étaient là. Ses rêves étaient agités, remplis de visions brisées de réalités déformées. Son reflet changeait imperceptiblement, ses yeux semblaient capter des couleurs qu’elle ne connaissait pas. Et ces écailles, apparues à différents endroits de la moitié droite de son corps, qui la démangeaient violemment par moments.
Puis vinrent les regards des autres. Au début, ce n’étaient que des interrogations, des murmures. Mais peu à peu, elle sentit la distance s’installer. Certains de ses collègues magiciens hésitaient à croiser son regard. Les anciens de la tribu, eux, étaient plus directs. Ils ne l’accusaient pas, non. Mais ils avaient peur.
Elle observa les siens, leur quotidien, leur sérénité que sa présence même troublait. Elle les aimait profondément. Elle les connaissait. Ils auraient tout fait pour l’aider. Mais pouvait-elle leur imposer cela ? Ce risque, cette inconnue qui pulsait au creux de son être ? Elle comprit alors que, malgré tous ses efforts, elle ne pourrait jamais revenir en arrière. Elle était devenue autre. Cela lui serrait le cœur, la rendait triste, mais il n’y avait pas d’autres solutions. C’est avec l’esprit chagriné qu’elle empaqueta ses affaires, n’emportant dans sa besace magique que ce qui lui semblait important. Elle laissa ses cours, ses notes académiques, dans un coffre qu’elle remit au doyen de l’école de magie.
Une nuit, alors que Haven dormait sous les étoiles, elle fit son choix. Pas de grands adieux, pas de mise en scène. Juste une décision. Une nécessité.
Biyen, fidèle, trottinait à ses côtés. Il ne la quittait plus, comme s’il savait que, désormais, elle était aussi seule que lui. Avec lui, Orix'Cina découvrit que son lien avec le chaos lui ouvrait les portes d'une magie nouvelle et instinctive. En plus de ses connaissances académiques et arcaniques, elle développa une affinité pour la magie primale. Des sortilèges qu'elle ne connaissait pas, une force ancienne vint parcourir ses écailles, sa peau, ses cheveux. Le petit Biyen se montrait à la fois un compagnon adorable et un guide pour elle, et elle se résolut silencieusement à le protéger de toutes ses forces. Comme un enfant qu’elle n’avait jamais eu.
Ensemble, ils décidèrent d'aller chercher un endroit où vivre, où mettre leurs talents et connaissances à profit. Après un voyage en bateau, c'est fraichement débarqués à Absalom qu'ils poussèrent ensemble la porte de la guilde de Ravel.