Satoru est un petit personnage assez replet, assez ordinaire au premier abord, si on considère bien sur qu'une espèce de canidé anthropomorphe muni d'une grande queue touffue puisse être considérée comme ordinaire. Il s'en dégage une impression de bonhommie rassurante.
Son petit corps grassouillet dégage néanmoins une impression de robustesse, et les taches de fourrure noire autour de ses yeux ont tendance à accentuer son regard. Son sourire avenant a tendance à dévoiler des dents trop pointues pour être tout à fait honnêtes.
À bien y regarder, il y a quelque chose d'étrange dans ce tanuki. Parfois une étrange lueur brille dans ses yeux et il peut paraître alors curieusement léger, presque vaporeux, tandis que ses vêtements se mettent à flotter autour de lui comme s'ils ne pesaient plus rien...
Il a revêtu des vêtements simples mais robustes, parfaits pour voyager.
Par dessus, il a enfilé une veste rembourrée.
À ses pieds, il a chaussé des sandales qu'il porte avec des chaussettes épaisses.
Il se déplace souvent à l'aide d'un bâton de marche.
Satoru est un être joyeux, aimant le contact avec les gens et apporter la joie autour de lui. Il aime les enfants, les bardes, les vendeurs de nourriture, mais il n'aime pas que les gens soient trop sérieux.
Parfois il aime s'asseoir et contempler la lune, ça le calme lorsque les visions l'assaillent et qu'il souffre de l'appel des Astres...
Faire des farces aux gens trop sérieux, voilà sa mission sacrée.
Et faire sourire les gens.
Les deux à la fois, si possible.
Et parfois, lorsque surviennent les visions, prévenir les gens des bonnes choses qui les attendent.
Satoru a un passé sombre. Plus jeune, il a étudié la médecine et a servi de médecin au service de gens peu recommandables. Il n'est pas fier de cette époque, mais tout ça a cessé le jour où les visions ont commencé. Il est tout de même connu dans certains milieux de la nuit, car certains malandrins et certaines courtisanes peuvent lui être redevable. Bien sûr, sa séparation unilatérale avec son ancien employeur a pu laisser des affaires en suspens...
Satoru ne sait rien de ses origines, pas même qui lui a donné son nom.
Ses premiers souvenirs remontent à une époque où il appartenait déjà au Maître. Comme d'autres enfants esclaves, trouvés ou vendus, il a très tôt été employé dans les établissements nocturnes de la ville. Satoru aimait bien la grande maison aux lanternes rouges, où les dames adoraient caresser sa fourrure et rire à ses facéties de métamorphe. C'est là que son talent peu commun pour discerner les parfums le fit remarquer de la Vieille.
Herboriste, alchimiste et faiseuse d'anges notoire, la Vieille était aussi un peu sorcière. Elle aussi au service du Maître, comme tous ceux qui travaillaient là bas après le coucher du soleil, elle prit tout de même le jeune tanuki comme apprenti, et avec le temps Satoru devint un soigneur et un chirurgien passable.
Il aurait pu reprendre ses affaires après sa mort, si les Visions n'avaient pas commencé.
La Lune a sur Satoru une étrange influence.
Il se retrouve parfois assailli d'étranges visions alors que son corps devient le théâtre de phénomènes singuliers, que seule la méditation avec la Lune parvient à calmer.
C'est lors d'une de ces transes qu'il a eu la vision de la guilde des héros de Ravel, et tout au fond de lui, naquit un sentiment irrépressible que son avenir l'attendait là bas.
Transformé en bouée, puis en coffre, puis en bien d'autres choses tout au long du voyage, il s'est embarqué en toute discrétion sur un navire de contrebandiers en partance pour Ravel. Les marins se souviendront longtemps de cette traversée pleine d'événements inexplicables, et plus d'un refusa de réembarquer sur un navire hanté. L'un d'eux jura même avoir aperçu, un soir de pleine lune, le fantôme phosphorescent d'une espèce de rat-garou flotter dans la cambuse ...
Depuis qu'il a cessé d'être la théière surnuméraire d'un service de porcelaine fine arrivé par contrebande, Satoru s'est bien inséré dans la société des gens modestes d'Absalom. Il habite actuellement un vieux tonneau au fond d'une ruelle des Docks, pas très loin de la Monnaie et du Quartier Etranger. Il est bien connu des marchands de brochettes, très apprécié des garnements parmi les plus facétieux, et regardé de travers par tout ce que la ville comporte de gardiens de l'ordre. Pour le moment toutefois il n'y a rien à lui reprocher. Rien de prouvé, en tout cas...
Comme il aime à le dire, il mène une vie simple et dédiée à la méditation, toute en retenue et en sobriété. C'est sans doute tout ce qu'il se retient de faire qui lui procure ce confortable et rassurant physique... Il passe beaucoup de temps à faire des farces avec ce qui se rapproche le plus à Absalom d'une tribu de tanukis : une bande de gamins des rues.
Depuis peu entré à la guilde de Ravel, il prend peu à peu conscience de ce qu'il est, à défaut de savoir ce qu'il veut vraiment.
À venir...