« La Rencontre avec Alberich »
Le Ventdi 5 Rova,
Nozhaur, Kalrug, Uzu et moi-même étions en pleine préparation pour le Royaume Oublié lorsque nous fûmes rejoints par Geinnos. Notre mission, simple sur le papier, nous laissait cependant inquiets quant à son issue … et la nôtre. En effet, elle consistait à servir d'intermédiaires entre le roi Anorien et son égal du peuple nain : le roi Alberich. La raison était simple, un nécromancien du nom de Xardas ne cachait pas ses prétentions démentes et il aurait une puissance telle que seule la coalition des différents peuples serait capable d'y faire face. En d'autres mots, la survie d'un monde reposait sur nos maigres épaules. Je n'ai rien voulu laisser transparaître mais mes récents échecs ainsi que la mort de Kyuubi hantaient encore mon esprit jusque dans les derniers instants. Je priais Desna pour que ceux-ci ne deviennent pas les miens, à trop frôler la mort, il y a bien un moment où elle vous percute.
Enfin bref, l'heure n'était pas aux doutes et nous entrâmes dans ce Royaume, pour la première fois pour certains. Nous fûmes accueillis et recensés à notre arrivée, le temps de faire les présentations et nous étions assez vite face au Roi. Il nous confirma l'objectif de notre mission : demander de l'aide au peuple nain pour la croisade contre le nécromancien. De plus, il fallait également discuter de la possibilité de nous forger une arme légendaire : une épée capable de détruire l'âme (ou la « non-âme ») d'un mort. Pour appuyer notre demande, nous nous vîmes confiés un artefact à la puissance exceptionnelle : un Heaume de Commandement ainsi que des lingots de métaux célestes, utiles pour la création d'artefact et dont la valeur dépasse tout entendement. Nul inquiétude à avoir sur le fait que nous allions être pris pour cibles.
L'idée fut assez vite proposée de cacher le trésor dans un de nos compartiments transdimensionnels que j'ai ensuite renforcé à l'aide d'une glyphe de protection et dont le non-déclenchement ne serait possible qu'en énonçant un mot précis en ravélien. Le départ étant pour le lendemain, nous eûmes le privilège de profiter d'un accueil princier, accompagné de mets, boissons et serviteurs de grand cru. Je n'ai jamais été bien à l'aise avec le fait d'avoir des personnes à mon service et ai donc rapidement accordé un jour de repos à ma domestique. Nozhaur … a eu une autre définition du « repos » avec la sienne apparemment, d'après ses dires.
Nous prîmes la route de la cité naine de Karaz a Karak, le trajet fut interrompu par une troupe de cavalerie : les templiers de la lune. Ils arboraient une bannière représentant un croissant de lune à l'envers et n'avaient ni l'air d'aimer la magie ni l'air de vouloir nous laisser passer tranquillement. Vos valeureux représentants ont donc opté pour la diplomatie basée sur la boule de feu et autres joyeusetés. Croyez-le ou non mais a troupe a fui sans demander son reste, bien que leurs mouvements de cavalerie restassent redoutables. Nous remarquâmes cependant que toute magie aux alentours de ma personne était amplifiée, qu'elle soit issue d'un sort ou d'une arme. Cela était sans doute liée au fait que je transportais les lingots ainsi que l'artefact.
C'est sans plus de heurts que nous parvînmes à la capitale naine et une audience royale nous fut rapidement accordée. Contrairement à ce à quoi on pouvait s'attendre, le roi Alberich était plus qu'ouvert à la discussion et même à la négociation. Ce qui était moins prévu, c'était que Nozhaur décide d'improviser un régicide devant nous et la garde royale !
Non sans mal, nous réussîmes à le neutraliser et à empêcher qu'il attente davantage à la vie du roi. Un des élémentaires invoqués par la garde ne se fit malheureusement pas attendre avant de passer notre compagnon (traître ?) de vie à trépas et de voir sa tête rouler sur le tapis royal. Tête qui était bien différente de mes souvenirs. Les connexions se font vite : il s'agit d'un doppelganger et notre camarade et peut-être encore sur place, au château, dans une tenue que nous laisserons à votre imagination.
Desna nous a béni de sa chance car Alberich 1) nous laisse plaider notre cause, 2) croit en notre version des faits, 3) accepte d'aider le royaume d'Anorien et 4) Nozhaur est en vie et nous retrouve vite. La seule chose qu'il nous demande est de trouver le Forgeron, l'unique artisan capable de forger des armes et armures mythiques et accessoirement un cyclope perdu dans la ville nommée « le Puit ». D'après ce qu'on nous dit, ce lieu est le taudis du continent avec les pires parias et criminels connus. Autant vous dire que la joie nous submergeait. Sur le trajet, Nozhaur nous confirme l'hypothèse du double ; il a été drogué au château, dépossédé de son équipement et ligoté. D'après ses propres mots, il va y aller doucement sur la luxure pour la suite.
Forts de ces informations, nous allâmes sur place où deux « gardes » essayaient de nous extorquer mais un peu de diplomatie (la vraie cette fois) et de roublardise plus, on parvint à rentrer sans problème. Vous connaissez Port-Enigme ? Imaginez ça en pire, à chaque coin de rue. On comprit assez vite qu'il valait mieux ne pas s'éterniser, direction « la Plume Rose », un lieu de perdition mais dont le propriétaire connaîtrait le cyclope. On se fit arrêter à l'entrée par un vigile et moi de même que Kalrug étions interdits d'entrer si nous refusions de porter un collier qui réduisait notre magie, ce dont nous ne nous sommes pas privés de nous plaindre. Heureusement, nos trois braves aventuriers ont su tirer les vers du nez à l'étrange homme-chat qui gère ce tripot et ont marchandé avec lui. Il nous fallait réussir deux combats pour qu'il accepte de nous vendre le cyclope, qui était pour l'heure son meilleur gladiateur.
Ni une ni deux, Uzu fut catapulté « champion » du groupe et dut affronter seul un demi-géant sans faire usage ni même de disposer de magie. Mais impossible n'est pas tengu, et ce fut dans la douleur que notre moine accomplit sa tâche. Notre dernier adversaire allait être nul autre que le Forgeron. Je vous épargne les détails mais sans l'aide inespérée de Geinnos, nous aurions été dans une bien périlleuse situation. Je vais commencer à croire que les kobolds sont vraiment aussi forts qu'ils le prétendent.
Ainsi, épuisés mais victorieux, nous fîmes notre rapport à nos commanditaires : le Forgeron est libéré, les nains vont forger de futurs artefacts ainsi qu'une alliance avec le roi Anorien et ce dernier nous a récompensés comme il se doit. Notre rôle à tous n'est pas encore fini mais qui sait ? Peut-être sera-ce à vous d'y participer ?
Signé : Desmée