Liu Deng Beï est un jeune humain de haute stature, au crâne lisse et au visage dépourvu du moindre poil. Son corps athlétique évoque l'harmonie entre force et souplesse. Chacun de ses mouvements est emprunt d'une sérénité certaine.
le sommet du crâne du jeune moine est marqué de six cicatrices de brulures rituelles venant d'une pratique moniale nommée Jibea qui veut dire au sens littéral "cicatrices de précepte".
Arborant de simples vêtements de moine ainsi qu'un mala (chapelet de moine oriental) .
Encore dans la force de l'âge et dans la capacité d'apprendre beaucoup de choses, Liu Deng Beï désire explorer le monde, et mieux se comprendre lui même.
Dans les hauteurs brumeuses des montagnes du Tian Xia, où les sommets perçaient les cieux comme des lames oubliées des dieux, se dressait un monastère ancestral. Il était sculpté à même la roche, abrité par des pins noueux et caressé par le vent porteur des échos du monde. Là, vivait Liu Deng Beï.
Dès sa naissance, il fut recueilli par les moines, son passé demeurant un mystère. Était-il le fils d’un voyageur perdu dans la neige ou d’un guerrier tombé au combat ? Peu importait. Pour les anciens du monastère, seule comptait la voie qu’il choisirait d’emprunter, comme tous les autres disciples du temple. Sous leur tutelle, il apprit à maîtriser son corps et son esprit. Chaque aurore débutait par la méditation face à l’horizon doré, chaque jour était ponctué d’exercices rigoureux, chaque soir s’achevait dans le silence de la contemplation.
Liu Deng Beï excellait dans l’art du combat, non par goût de la violence, mais par pure discipline. Son corps devint une arme forgée par des années d’efforts inlassables, et son esprit, une mer paisible où les vagues de l’émotion ne faisaient que s’échouer sans troubler les profondeurs. Il apprit la patience des rivières et la force des montagnes, la souplesse du vent et la fermeté du roc.
Pourtant, malgré la sérénité de son existence, une question persistait en lui, telle une ombre insaisissable : qui était-il vraiment ? Non pas en tant que moine, non pas en tant que guerrier, mais en tant qu’homme ? Le monastère lui avait tout donné, sauf les réponses qu’il cherchait. Il comprit alors que certaines vérités ne se dévoilaient qu’au détour des chemins du monde.
Un matin, alors que le soleil embrasait les cimes enneigées, il fit ses adieux à ses maîtres. Il reçut leur bénédiction et, avec elle, une ultime leçon : « Va, Deng Beï, et laisse le vent guider tes pas. Le monde est un miroir : il reflétera ce que tu es prêt à y voir. »
Ainsi commença son voyage. Il quitta les hauteurs austères pour descendre dans la vallée, là où le monde palpitait de vie et de contradictions. Il marcherait sans destination, laissant chaque rencontre et chaque épreuve façonner le portrait de l’homme qu’il aspirait à devenir. Car s’il avait appris à maîtriser son corps et son esprit, il lui restait encore à comprendre son âme.