Le rapport est écrit d'une mains plus hésitante que d'ordinaire
Rédacteur : Satoru
L'équipe :
Satoru le Tanuki (fr_ng_neer) - animal domestique intermittent au flair incertain, soutien moral et sanitaire.
Regina Braeburn (thishanka) - jeune aristocrate plus à l'aise dans un lupanar qu'on ne le penserait, pleine de ressources.
Willhelmïna (hellmunde) - fidèle garde du corps, sous-estimer son talent de combattante pourrait être votre dernière erreur.
La mission :
Depuis plusieurs semaines, des disparitions mystérieuses troublent la quiétude de Westgate. Toutes les rumeurs pointent vers La Lune Fendue, un établissement de plaisirs réputé pour sa clientèle influente et ses soirées décadentes. Malgré l’inquiétude grandissante, la Sally Guard reste étrangement silencieuse, freinée par l’influence d’un riche donateur qui protège les lieux de toute enquête officielle. La population commence à s’interroger : qu’est-il arrivé à celles et ceux qui ont franchi ses portes pour ne jamais en ressortir ?
Des individus discrets et compétents sont recherchés pour faire la lumière sur cette affaire. Discrétion, perspicacité et courage requis. Récompense généreuse pour toute information vérifiable. Ceux qui n’ont pas peur des ombres de Westgate savent où nous trouver.
Déroulement de la mission :
Nous nous sommes réunis dans le bureau de l'Intendant pour nous voir confier la mission. Après un briefing complet, nous nous dirigeons vers le QG de la Sally Guard pour une première prise de renseignements sur les disparitions. Nous avons la confirmation que les disparitions, nombreuses, ont bien eu lieu autour du lupanar, et que les disparus partagent bien le même profil : des étrangers de passage, susceptibles d'avoir recours aux services de l'établissement.
Nous nous séparons pour enquêter sur différentes pistes dans le quartier. Mes camarades et moi-même confirmons les informations données par les gardes, et apprenons également que :
- les disparitions sont plus nombreuses que ne le pense la garde, et surviennent le soir, dans le quartier autour de l'établissement
- un juge très connu fréquente assidûment le lupanar, propriété d'un notable de la ville
- la tenancière, une dame souris, a la réputation d'être motivée par l'argent
- les pensionnaires de l'établissement sont toutes des Néphilim étrangères
- ces dames bénéficient des services d'un médecin résident
- le lupanar n'est pas affilié au culte de Callistria
Nous élaborons alors un subtil plan d'infiltration, où Dame Régina jouera le rôle d'une aristocrate en visite qui souhaite se renseigner sur ce genre de commerce pour le compte de son père qui veut en ouvrir un, tandis que Willhelmina sera sa fidèle garde du corps et que je serai son animal de compagnie (d'ailleurs, il faudra aller rendre la laisse et le collier aux gentilles dames de la chapelle de Callistria qui nous les ont prêtés).
L'enquête :
L'infiltration se passe bien et mes deux camarades peuvent interroger la plupart des personnes présentes, même si certaines semblent peu convaincues par leur couverture.
- les pensionnaires sont bien des Néphilim originaires d'un pays oriental. Nous déterminons que leurs ascendants extraplanaires sont connus pour parfois manger de la chair humaine, mais elles-mêmes ne semblent pas maléfiques, et nous convenons qu'il s'agit d'une fausse piste pour les disparitions. En plus elles adorent les petits chiens à tête de raton-laveur et caressent très bien le ventre.
- la tenancière ne s'intéresse effectivement qu'à l'argent. Elle se doute qu'il doit se passer des choses chez elle, mais elle ne tient pas à savoir quoi.
- une barde fait partie des clients. Amatrice de paris (elle pariera que le magistrat ne restera pas plus de 5 minutes en privé avec sa favorite - pari tenu et perdu par Regina), et habituée de la maison, elle a peu de renseignements utile à fournir.
- le juge local, amateur de galante compagnie quand son épouse est au loin pour affaires, hormis être un homme de peu de ressources à l'horizontale, s'avère probablement être la raison pour laquelle l'établissement semble protégé des enquêtes officielles. Comme la tenancière, il ne souhaite rien savoir de ce qui peut se passer à la Lune Fendue, et on n'en tirera rien.
- les autres clients ne semblent pas avoir d'information utile à donner.
- le pittoresque garde kobold qui patrouille en uniforme d'apparat nous confirme que l'établissement dispose bien d'un médecin, mais que celui-ci travaille à la cave et ne peut pas être dérangé. Nous avons confirmation que ce brave docteur est originaire du Geb et a fait ses études en Ustalav.
Ce médecin nous semble plus que suspect, d'autant plus qu'il semble impossible de le rencontrer. Nous parions avec la barde sur ce qui pourra se trouver au sous-sol : pour nous un médecin fou qui fait des expériences avec des cadavres et elle sur la présence d'un culte maudit (je cite : à chaque fois qu'on explore une cave à Absalom, on tombe sur un culte maudit).
Je vais donc flairer diverses portes, toujours sous forme animale mais libéré de la laisse, pour finir par en identifier une susceptible de mener à la cave. Je vais même jusqu'à la marquer pour signifier à mes camarades de laquelle il s'agit. Malheureusement le garde kobold m’aperçoit et n'apprécie pas qu'un animal urine sur les portes, il me saisit et tente de m'emmener. Je me libère et lui échappe, pour me transformer en pied de biche aux pieds de Willhelmina.
Au signal convenu, la barde nous aide en faisant diversion avec un jeu de bonneteau improvisé. Finalement je m'étais trompé sur la porte, mais nous finissons in extremis à trouver et ouvrir la bonne, celle qui mène à la cave.
La cave :
La cave est effectivement habitée par le fameux médecin, qui l'a transformée en lieu de vie, mais pas seulement. Un autel dédié à une divinité inconnue mais probablement impie trône dans un coin.
Le médecin nous accueille, encadré de deux sbires à la mine pâle de gens qui ne voient jamais le soleil.
Une discussion s'engage, et tandis que nous tentons de l'interroger au sujet des disparitions, il admet ouvertement que son équipe en est à l'origine, et nous propose une forte somme pour fermer les yeux. Il indique pouvoir être parti le lendemain.
Techniquement, son départ permettrait de mettre fin aux disparitions à Absalom, et notre enquête serait alors terminée avec succès. Le groupe est alors partagé. Personnellement, je n'envisage pas sereinement l'idée que ces malfaisants aillent continuer leur sanglant commerce plus loin, tandis que Dame Régina semble vouloir privilégier l'approche pacifique pour éviter de nous mettre en danger inutilement.
Le fourbe docteur propose alors à notre aimable aristocrate de retourner sa veste, lui garantissant l'intégralité de la somme si elle les aide à se débarrasser de nous. Je ne lui laisse pas le loisir de répondre, car c'est à ce moment que je craque et que j'incante une lance divine sur le docteur, ouvrant les hostilités.
Willhelmina charge bravement le vilain docteur qui a sorti un scalpel géant et entend bien s'en servir pour nous découper. Il est rejoint par un de ses sbires et elle les affronte alors à une contre deux. Ces deux individus semblent être des lanceurs de sorts qui commencent à nous bombarder. C'est à peu près à ce moment là que je réalise que Régina, malgré sa tenue de cuir noir fort seyante, est loin d'être à l'aise au corps à corps. Je me consacre donc essentiellement au soin et au soutien, tandis que de notre côté s'engage un duel à distance. Malgré une forte résistance initiale, les trois malfaiteurs tombent toutefois assez rapidement, nous permettant d'examiner les lieux.
Nous découvrons divers papiers dont le contenu s'avère intéressant, notamment des rapports de voyage pouvant permettre de localiser d'autres ramifications de ce culte (car il s'agit bien d'un culte), ainsi qu'avec horreur, une cuisine où on prépare de la chair humaine...
Nous découvrons enfin un laboratoire où une personne est gardée enchaînée.
Zora :
La prisonnière du laboratoire est une jeune femme à la chevelure sombre, qui se présente sous le nom de Zora. Nous parvenons assez vite à lui faire avouer qu'il s'agit d'une vampire, mais elle semble amicale. Un examen de ses chaînes montre que celles-ci sont recouvertes d'argent. J'en déduis que l'argent, s'il n'est pas une vulnérabilité, peut néanmoins représenter une faiblesse que nous pourrions être amenés à utiliser contre certains vampires à l'avenir.
Après un bref conciliabule entre nous, nous décidons que Zora ne représente pas une menace et nous décidons de l'emmener avec nous en sécurité, car elle nous annonce que la nuit tombant, les chasseurs ne vont pas tarder à revenir.
Il est effectivement plus que temps : alors que nous nous apprêtons à sortir, nous sommes assaillis par deux vampires bien plus puissants que les gens que nous avons affrontés précédemment. Je succombe rapidement et je n'ai pas vu comment le combat s'est déroulé. Zora m'a raconté par la suite qu'elle et mes deux camarades se sont battues mais qu'elle-même était sous l'influence de la rage et que son souvenir est confus.
Toujours est-il que je me suis réveillé dépouillé de des affaires, enfermé dans une cage dans la cale d'un bateau, avec Zora elle-même. Je ne souhaite pas détailler dans ce rapport les événements qui se sont déroulés entre ce moment et ma libération par le corps expéditionnaire de la guilde.
Je laisse mes camarades Régina et Willhelmina apporter plus de détails, si elles le souhaitent, au récit de notre enquête à la Lune Fendue.